40 ans
J'ai eu 40 ans avant-hier. La réputée et tant redoutée crise de la quarantaine n'est pas encore survenue...je me sens au contraire serein, en tout cas en ce moment mes sessions de thé japonais matinales sont d'une grande beauté...
J'ai été gâté cet été :
- 3 nouveaux merveilleux kyusu signés Shiraiwa Taisuke (dont deux en photo ici)
- 1 nouveau guinomi signé Tsujimura Yui (en photo ci-dessus)
- des thés japonais de Hiruma Yoshiaki et Thés du Japon dont les premiers sachets ouverts me ravissent déjà.
Je réalise à quel point le beau fait du bien. Je passe de longues minutes à observer mes ustensiles sur mon plateau...rien que l'essentiel, le kyusu, la tasse, le vase. Rien d'autre.
Fermer les yeux.
Faire le vide.
Ré-ouvrir les yeux après 2 minutes d'inspiration-expiration profonde, et comme redécouvrir ce tableau de maître qui s'offre à nos yeux. C'est une surprise, une redécouverte à chaque fois.
Ce moment de thé du matin est plus qu'une dégustation de thé. Je sens que je pourrais à l'avenir me contenter de ce thé du matin, tant il me remplit de sérénité, et vivre le reste de la journée sur le souvenir de cet instant, sans ressentir le besoin de boire un autre thé, au contraire sentir monter le manque pour rendre encore plus désirable le thé du matin suivant.
Je sens que je vais mettre cette quarantaine débutante sous le signe du vide aussi. Le vide est très puissant. Il donne son relief à tout. Il est indispensable à ce qui existe. Il est le désert qui rend possible l'oasis. Il est la vaste plaine qui donne vie au vénérable chêne. Il est la toile immaculée qui donne souffle au trait de pinceau à l'encre de Chine. Il est les yeux fermés qui ré-hausse la beauté qui est pourtant déjà là. Il est la table, certes vaste, mais vide, qui donne relief aux rares objets qui y trônent.